Crédit photo : Microsoft Copilot
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J’aime les cordes à linge au printemps. Quand, tout bien enlignés, les vêtements colorés reprennent leurs droits sur les dernières journées froides. J’aime les voir voler sous des vents plus chauds, comme des drapeaux de libertés. Les premiers jours, on pourra les respirer et les prendre à pleine main. Première saison de vie.

J’aime les arrivées d’outardes, bruyantes et assumées. Quand le ciel se remplit soudainement comme s’il leur appartenait. J’aime les entendre jacasser dans les marais. Raconter leur hiver comme si leur histoire était la seule vraie. J’aime leur intensité à défendre leur espace et leur intégrité. Puis ce silence dans les petits matins frais alors qu’on les devine afférées à attendre. Jusqu’à ce qu’on puisse compter et voir parader le fruit de leurs efforts. Tant qu’elles y seront, il y aura l’espoir de nombreuses belles journées.

J’aime les supports à vélos qui se remplissent petit à petit. Le premier petit téméraire qui roule les pneus presque dégonflés et qui va donner l’élan aux prochains. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus de place pour bien les ranger droits et bien cordés. Alors ce sera la débande. Transgression de l’ordre. Vélos abandonnés tout autour, debout sur le pied s’il en a ou bien étendu parterre. Qu’à cela ne tienne, ils seront venus en vélo! J’aime ce tableau déjanté des petits jusqu’aux grands tout éparpillés audacieusement.

J’aime les fins de journées de printemps. Quand la saison des contrôles s’est amorcée; quand sur leur chaise droite, docilement, ils enfilent des ribambelles d’examens qui vont laisser les traces. Traces de cette autre longue année qui se termine par le décompte officiel. Quand les petits regards s’évadent un instant par les fenêtres ouvertes. Et quand la frénésie et l’excitation deviennent palpables. Quand les routines se défont à mesure des journées qui s’en vont. Quand, en troupeau, on savoure notre couleur de Posicle préférée. J’aime ces fins de journées de printemps où après avoir eu chaud et après avoir travaillé fort, on entend la cloche sonner. Et que le village se remplit d’enfants heureux, joyeux et bruyants.

J’aime ces journées de printemps qui annoncent cette courte parenthèse entre la fin et le début des classes. Quand on se laisse, à la toute dernière, avec des Bonnes vacances et Oui, je vais m’ennuyer de toi… plus ou moins étoffés. J’aime que ça se termine et que ça recommence… comme une douce mélopée; comme le clapotis de l’eau sur le bord d’une plage.
Bonnes vacances.

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